« Allez, partage ton jouet avec ton ami. C’est gentil de partager et ça lui fera plaisir!… »
Avec la fête de Charlotte qui vient de passer et le fait qu’elle a découvert, lors de cette journée, plusieurs nouveaux jouets, je me sentais inspirée de vous parler de pourquoi il n’est pas idéal de fortement inciter notre enfant à partager (notamment dans les moments où il n’en a pas envie, comme à son anniversaire lorsqu’il déballe ses jeux neufs!).
Tout d’abord, je tiens à préciser qu’il va de soi qu’un enfant puisse développer la propension à manifester des comportements prosociaux, comme le partage, puisque ces comportements ont entre autre de beaux impacts sur le développement des relations sociales et l’acception par les pairs. Il est aussi normal d’inciter au partage dans un contexte de jeu coopératif où le matériel doit être manipulé par tous, par exemple. Toutefois, il est normal que les enfants aient plus de difficulté à démontrer ces habiletés prosociales à certains moments, comme pour nous les adultes. Voici donc quelques repères qui aident à mieux comprendre comment aider l’enfant à manifester ces comportements prosociaux comme le partage et pourquoi le fait de forcer l’enfant à le faire ne sera pas nécessairement efficace ni adéquat!
Les modèles des comportements prosociaux
Des parents qui agissent comme modèles dans les comportements prosociaux et qui se montrent respectueux des limites de l’enfant auront un impact positif sur le développement de ces mêmes comportements chez lui; l’enfant qui voit ses parents partager avec les autres, mais qui respectent leur réticence à le faire lors de certains moments sera plus enclin à partager à son tour.
Égocentrisme intellectuel et empathie
Entre 1 et 3 ans, l’enfant fait preuve d’égocentrisme intellectuel. Ainsi, il peut reconnaître les émotions chez une personne, sans pour autant comprendre comment elle se sent, ni savoir quoi faire. Il peut comprendre la tristesse d’un autre enfant qui n’a pas le jouet avec lequel il joue, par exemple, mais peut ne pas réaliser que la solution serait de partager avec lui. Forcer l’enfant à le faire ne lui permettra pas d’internaliser le geste comme en étant un positif; mais on peut compter sur l’évolution de son empathie qui lui permettra, le temps venu, d’en venir par lui-même à poser ce geste. À partir de 3 ans, les enfants sont capables d’inférer l’état mental d’autrui et ainsi manifester plus vivement l’empathie.
Émotions contradictoires
Les enfants de moins de 6 ans ont de la difficulté à comprendre les émotions contradictoires; ainsi il est difficile pour un enfant de comprendre que même s’il n’a pas envie de partager sur le moment, il peut ressentir du bonheur en voyant qu’il fait plaisir aux autres lorsqu’il partage. C’est en expérimentant de lui-même cette situation qu’il pourra comprendre les impacts de son geste et être plus enclin à reproduire ce comportement naturellement.
L’importance de respecter les limites de l’enfant…
« Aurais-tu envie de partager? Je pense que ça ferait plaisir à ton ami… » parfois, ce sera non, mais ce sera sans doute oui lorsque l’enfant aura compris l’impact des comportements prosociaux grâce à un accompagnement de son parent à l’écoute !

