Peut-être avez-vous dérogé de la routine habituelle avec vos enfants lors de vacances ou de périodes de festivités? Il est tout à fait acceptable de se permettre de ne pas coller à l’horaire régulier de notre vie de famille en sachant qu’il faudra probablement gérer les contrecoups des siestes sautées et des nuits entamées sur un coin de divan chez de la famille éloignée.
Personnellement, surtout quand mes enfants étaient bébés, j’étais souvent celle qui préférait partir tôt des rassemblements familiaux ou m’y joindre plus tard après la sieste afin de ne pas trop bouleverser la routine du sommeil parce que j’étais consciente des impacts sur mes enfants et ce que ça allait me demander comme gestion le lendemain. Je me suis même déjà senti jugée de ne pas être la mère lousse sur l’heure du dodo au jour de l’an!
C’est tout à fait normal de ne pas vouloir suivre le rythme des partys de famille ou d’amis quand nos enfants sont plus jeunes, surtout en sachant que de sauter la sieste ou d’étirer l’heure du coucher peut s’avérer stressant et encore plus épuisant, chez les petits comme chez les grands.
La routine est un repère
Les petit.es n’ont pas la capacité de structurer le temps adéquatement et c’est la routine qui agit sur leur compréhension des différents moments de la journée. La mémoire générique est une des premières formes de mémoires des enfants et elle est basée sur la routine et sur la séquence des événements. Quand on modifie la séquence connue d’évènements de la journée, cela perturbe le rythme que l’enfant connaît et qui le sécurise. Pour les parents ou autres adultes, ça peut paraître banal et même spécial de faire vivre aux petit.es une journée pas comme les autres quand c’est plutôt insécurisant pour beaucoup d’entre eux/elles et risque d’engendrer des réactions de contrariété et d’anxiété chez plusieurs (lire ici « crises »).

Fatigue et autorégulation
Un.e enfant qui dort moins qu’à l’habitude sera forcément plus fatigué.e et aura moins d’énergie pour certains efforts, comme ceux nécessaires dans l’inhibition de leurs réactions et le contrôle de leurs émotions. C’est tout naturel d’observer que les petit.es sont plus réactifs/réactives, émotifs/émotives et agité.es s’iels sautent une sieste ou dorment moins la nuit, demandant donc aux parents d’accompagner davantage leurs enfants (et de moins profiter de l’activité ou des festivités). L’autorégulation est très difficile chez les enfants fatigué.es ou stressé.es, donc on ne peut s’attendre à des comportements « exemplaires » si le sommeil a été bouleversé d’une quelconque façon !
Surstimulation
Sauter la sieste ou se coucher plus tard implique nécessairement de plus longues périodes d’éveil
pour les enfants qui seront donc exposé.es à plus de stimulations. Traiter toutes ces informations (interactions, stimulations auditives et visuelles, etc.) demande beaucoup de travail et c’est lors du sommeil que ça s’organise dans le cerveau; ce dernier doit donc fournir plus d’efforts une fois l’enfant *enfin* couché.e après cette longue journée, engendrant une nuit agitée puisque le ménage cérébral est plus exigeant. Cela aura nécessairement un impact sur les parents qui seront plus souvent sollicité.es durant la nuit et qui devront récupérer sur une plus longue période avec leur petit.e les jours suivants.
Les enfants finissent toustes par grandir; ce sera éventuellement plus facile et agréable de veiller tard et d’accumuler la fatigue du temps des fêtes ou des vacances, et d’ici là, il appartient à chaque famille de situer leurs propres limites par rapport à leur implication dans les festivités. Si certains parents préfèrent des rencontres plus courtes qui ne s’étirent pas dans la nuit, il faut le respecter – leurs raisons sont plus que valables!
